Retour à Hanoï

A Ha Long comme à Saint-Pétersbourg en 2016, nous sommes présents le jour du marathon international. Je décide de m’inscrire au semi mais le 10ème kilomètre m’est fatal : retour à l’hôtel et encouragement des coureurs après une bonne douche. En l’honneur de cette manifestation, des bateaux ont déployé leurs voiles.

La navette pour Hanoï arrive avec 1 heure de retard. J’y retrouve les 2 jeunes et sympathiques allemandes que j’avais également côtoyées à l’aller. Nombreuses agglomérations avec maisons coloniales, champs cultivés, en particulier beaucoup de rizières, un grand et froid monument de style soviétique,

une route très encombrée, et un embouteillage lié au renversement d’un camion et de son chargement de charbon. Nous franchissons le Fleuve Rouge par le pont Chuong Dong, en aval du pont Long Biên, ex pont Paul Doumer, d’une longueur de 1682 mètres, construit par les Français en 1902 et endommagé par les bombardements américains (c’était alors l’unique pont).

Nous longeons partiellement la longue fresque en céramique, œuvre d’artisans vietnamiens et d’artistes étrangers, qui court sur 4 km le long du périphérique.

   

En ce dimanche de Pâques, le quartier de la cathédrale est fermé aux voitures et nous devons continuer à pied. Je crains qu’Antoine n’ait un problème avec son genou car je m’aperçois qu’il ne suit pas : en fait il se documente car il est intéressé par un centre de méditation et de yoga vipassana. A ma grande surprise, il décide de s’y inscrire plutôt que de me suivre dans les montagnes du nord, où il craint effectivement d’être bridé par son genou.

A bientôt. Bises.

SI VOUS SOUHAITEZ CONTINUER A NOUS SUIVRE, rendez-vous sur peripleasiedusudest4.wordpress.com

DE NOUVEAU DES PROBLEMES DE MAIL…

Ha Long

Une navette nous a conduits de notre hôtel d’Hanoï à la presqu’île de Tuan Chau, où j’avais réservé un hôtel près de l’embarcadère tout récemment aménagé d’où partent les bateaux pour la baie d’Halong. Notre chambre (au 2ème étage, le 3ème étant en cours de construction) fait face à la baie. Vue de la fenêtre:

Retour des bateaux le soir:

Dans le but d’éviter la foule, nous avons fait le choix de ne pas passer la nuit en bateau sur le site et de prendre une jonque privée. Le capitaine de notre bateau passe nous prendre à notre hôtel vers midi, et nous appareillons dans le Victoria Star 06, un 3 mâts qui ne hisse pas les voiles mais a un moteur particulièrement silencieux, ce qui nous permet de mieux apprécier le calme et la beauté des lieux.

Un dragon venu domestiquer les courants marins a fragmenté la montagne en 2000 petits îlots calcaires sur des centaines de kilomètres avec les mouvements de sa queue.

 

 

Nous faisons une première escale à la grotte de la Surprise.

Le seul endroit où nous trouvons la foule est l’île de Ti Top, lieu de notre 2ème escale.

Nous rentrons alors que le soleil décline, après une superbe journée.

Bises

Hanoï

Arrivés par le train de nuit à 5h30 à Hanoï, la capitale, ancienne Than Long (« la ville du dragon qui s’élève », conçue, selon les règles de la géomancie, sur la rive ouest du fleuve Rouge), nous avons pris un solide petit déjeuner dans un hôtel près de la gare. Le genou d’Antoine reste bien enflé depuis 3-4 jours malgré les anti-inflammatoires, mais ne semble pas trop le handicaper pour marcher.

Après avoir laissé le gros sac à notre hôtel qui se trouve tout près de la cathédrale (qui aurait besoin d’un petit relooking),

nous décidons de nous rendre au bord du lac Hoan Kiem (« épée restituée »), au cœur du Vieux Hanoï, mais y parvenons trop tard pour participer à la gymnastique des personnes âgées.

L’îlot de la Tortue, mais pas trace de la tortue de la légende qui avait fourni une épée magique, permettant ainsi de repousser les envahisseurs chinois (certains affirment cependant qu’elle est toujours dans le lac) :

Puis, plan en mains, nous nous lançons dans l’enchevêtrement des rues du quartier des 36 corporations.

La rue des instruments de musique :

La rue de ferblantiers (les ergonomes peuvent s’exprimer):

   

La rue des graines, très odorante :

La rue des objets votifs en papier :

La rue des fleurs :

La rue des nattes :

La rue du sucre :

Et on a même trouvé la rue des perruques (idée de cadeau d’anniversaire pour Antoine ?) :

Vente ambulante:

 

Dans ces vieux quartiers les maisons sont peu hautes et très étroites, toute en profondeur, avec boutique, salle de réception, autel des ancêtres, chambre, et enfin cuisine et sanitaires : on parle de maisons tubes. Les taxes dépendaient en effet de la largeur de la façade sur la rue…

Le pont du Soleil Levant permet d’accéder au temple de la Montagne de Jade (XVème siècle, remanié jusqu’au XIXème) :

Nous consacrons une bonne partie de l’après-midi à la visite du musée de la Femme vietnamienne, son rôle d’agent logistique ou de liaison, dans les travaux des champs, des routes, la prise en charge des enfants, voire dans une participation active aux combats durant les périodes de conflit. Intéressantes aussi les coutumes des différentes ethnies (il va de soi que les coutumes matriarcales des chams m’ont plus séduite que celles des ethnies patriarcales qui achetaient plus ou moins cher les épouses et les arrachaient à leur propre famille…). La vénération de la Déesse Mère, croyance populaire purement vietnamienne (aspiration à la santé, la fortune, la chance) avec même quelques témoignages d’hommes a un peu atténué la blessure du machisme vietnamien et de l’abaissement de la femme, impure, par les bouddhistes (en fait nous sommes souvent les brebis galeuses).

 

Des écoliers sortant d’examen :

L’hôtel Métropole (1901), où Joan Baez enregistra sous les bombes américaines « Where are you my son »:

L’opéra (1911):

Le musée de la Révolution :

Le musée d’Histoire :

Des adeptes du Falun Dafa, dans le silence et la plupart dans la position d’augmentation des capacités et de l’énergie (répression des adeptes en Chine):

Jeux dans le parc longeant le Lé :

J’ai craqué pour ce petit bout de chou, mis sur des rollers dès qu’il a su marcher :

La cathédrale, fermée dans la journée, est remplie de fidèles pour la messe du soir, certains y assistant même sur le parvis :

Demain, nous prenons la navette pour la baie d’Halong.

Bises

Hué

La ville de Hué changea à plusieurs reprises de nom au fil de son histoire et de ses occupations : chinoise, puis cham, devenue viet avec le mariage d’une princesse viet avec le roi du Champa, promue au rang de capitale au XVIIème siècle. 13 empereurs régnèrent de 1802 à 1845 mais dans les faits le pays était dirigé par les Français à cette époque. Hué s’étend de part et d’autre de la rivière des Parfums (ainsi nommée en raison des herbes médicinales qui poussaient autrefois sur ses rives), à une vingtaine de kilomètres du golfe du Tonkin. Depuis avril 2000, elle organise tous les 2 ans un festival culturel international. Les touristes sont attirés par ses grandioses mausolées impériaux et sa cité impériale partiellement restaurée (elle avait beaucoup souffert de l’affrontement entre Vietcong et Américains).

Nous décidons de découvrir la pagode de Thien Mu et 3 tombeaux en combinant bateau et motobike. Nous empruntons un des nombreux bateaux à tête de dragon.

 

On accède à la pagode de la Dame céleste (1601), que l’on reconnaît à sa tour octogonale de 7 étages (comme les 7 réincarnations du Bouddha), directement depuis la rivière des Parfums.

    

Par contre pour nous rendre aux tombeaux de Tu duc et de Khai Dinh, le relais doit être pris par moto ou scooter (par routes goudronnées mais aussi quelques raccourcis sur pistes un peu tourmentées). Joaquim connaît mon goût pour la moto et ne sera pas étonné si je mentionne que j’ai eu des crampes dans les mains en serrant les prises).

Tu Duc prit le pouvoir en tuant son frère et toute sa famille et régna de 1848 à 1883. Il eut les oreillons, plus de 100 femmes, et aucun descendant. De ce fait son âme serait condamnée à une errance éternelle faute d’être honorée… Il investit des sommes folles dans la construction de ce mausolée, qui était également de son vivant une résidence de campagne, et réprima des révoltes liées aux conditions de travail très dures. Un comble d’avoir choisi le nom de palais de la Modestie ! La petite taille de l’empereur (1,45 m dit-on), explique sans doute la faible dimension des statues de la cour d’honneur.

    

Le tombeau de Khai Dinh (qui a régné de 1916 à 1925) est étagé sur une colline. Il augmenta les impôts de 30% pour financer cette œuvre  un peu délirante.

Le tombeau de Minh Mang (empereur de 1820 à 1840), très différent, fut réalisé après sa mort prématurée (il a eu le temps toutefois d’avoir 142 enfants), mais selon les plans qu’il avait lui-même dessinés. Nous y sommes accueillis par un concert assourdissant de cigales. Portique d’entrée, porte de la Vertu éclairée, esplanades, temple de la Grâce immense, lac de la Pure Clarté, pavillon de la Lumière, portique de bronze séparant le monde des vivants et le monde des morts au-delà du lac de la Nouvelle Lune franchi par le pont de l’intelligence.

Sur la rivière des Parfums, on croise des embarcations lourdement chargées du sable et de nombreux bateaux occupés à extraire le sable de la rivière :

des buffles sur les berges :

d’autres temples:

 

une église (7 à 8% de la population est catholique):

Petite promenade sur la rive de la ville moderne où se trouve notre hôtel.

 

Les bâtiments coloniaux de la Le Ba Dang Art Foundation :

et du collège Quoc Hoc (1896), l’une des premières écoles françaises du pays, où étudia entre autres Ho Chi Minh.

Tricycles attendant les clients devant un hôtel :

Bien que soit leur gagne-pain, je suis pour ma part très mal à l’aise de voir les uns trimer pendant que les autres se prélassent… Je crois encore voir des colons exploitant des boys.

Le soir, le quartier s’anime :

 

Les invités prennent congés des mariés :

Vu le nombre de motos et de scooters pour lesquels le port du casque est obligatoire depuis 2007, certains commerces prospèrent :

Par contre, être un piéton s’avère partout extrêmement dangereux : traverser sur un passage clouté est un acte téméraire car il faut se jeter dans le flot en tachant d’adapter son rythme et d’anticiper comment les motos vont nous éviter, sachant aussi que certaines peuvent arriver à contre-sens. Les trottoirs sont également loin d’être fiables lorsqu’ils sont praticables. Et il vaut mieux ne pas avoir à être évacué dans n’importe quel CHU :

La cité impériale a été édifiée de 1804 à 1833 par Gia Long, premier empereur de la dynastie des Nguyen. Il faut passer 3 enceintes pour parvenir à la cité interdite.

Depuis l’entrée de la cité royale, le bastion du Cavalier du Roi qui porte toujours le drapeau vietcong :

La porte du midi :

Au-delà de l’esplanade des Grands Saluts, le palais du Trône. Photos interdites à l’intérieur remarquable avec ses 80 colonnes rouges décorées de dragons dans les nuages, un trône imposant sur ses estrades et la table des requêtes.

Truong Lang (Long Corridor):

La porte de l’Humanité :

Romantique, n’est-pas?

 

Le théâtre royal :

 

Le pavillon de l’Eclatante bienveillance venue d’en haut, rouge et magnifique :

 

Le temple du culte des empereurs Nguyen (photos interdites à l’intérieur où se trouvent 10 superbes autels célébrant les empereurs de la dynastie Nguyen) et devant les 9 urnes dynastiques:

Autre petit temple avec autel:

La porte de la Vertu:

Le palais de la Reine-Mère :

Le pavillon Tu Phuong Vo Su :

Démonstration de confection de chapeaux coniques, dont Hué est aussi la capitale (tradition familiale dans 2 quartiers de la ville) :

Plus loin dans la citadelle, le lac du Cœur Serein :

Sur le chemin du retour, après la visite du musée,

nous craquons pour un bâton d’ananas que l’on voulait nous vendre 60 000 dongs et que l’on a certainement encore surpayé à 20 000 dongs.

Bises

De Hoï An à Hué

Après une nuit récupératrice et réveil juste à temps (pas de temps pour la gym matinale !), départ en voiture privée avec arrêt à la montagne de marbre. En fait il s’agit de 5 montagnes calcaires dont seule celle de l’Eau, devenue sanctuaire, se visite. Après l’escalator, on se perd dans un dédale d’escaliers accédant à différentes grottes, pagodes et points de vue.

Après avoir longé la côte à Da Nang, 4ème ville du Vietnam, située entre montagnes de l’arrière-pays et longue plage de sable fin,

la route s’élève vers le col des Nuages.

Des mariés se font prendre en photo sur une plate-forme, mais un mauvais plaisant a enlevé l’échelle qui avait permis l’accès…

Le golfe de Cau Hai:

Voilà un lit accueillant pour une petite sieste avant un repas d’anniversaire. Antoine, qui voit le bon côté des choses, est content dorénavant de pouvoir bénéficier des tarifs seniors…

Bises

Hoï An

Gros problème technique : je n’ai plus accès à mes mails. J’ai fini par baisser les bras après avoir tenté différentes solutions, sans disposer toutefois de mon téléphone orange… Si quelqu’un a une suggestion via les commentaires de ce blog, je suis preneuse !

Les villes vietnamiennes s’avèrent toutes bien illuminées la nuit. Après le sleeping bus, c’est dans une forme relative que nous reprenons dans la foulée un car à Hoï An pour My Son (prononcer mè son et non maï son). Ce site cham, découvert dans la jungle par un Français (Parmentier) a été créé au IVème siècle par Bhadravarman. Notre guide l’appelle l’Angkor du Vietnam. Le kalan (tour carrée) est inspiré du sikhara indien. Il existait également un système de castes chez les chams, qui résistèrent aux Mongols mais pas aux Viets. Le site a surtout souffert des copieux bombardements des Américains. Il semble aussi que les Français aient décapité  quelques statues et emporté les têtes au Louvres.

         

Trou de bombe :

Nous prenons un bateau pour revenir à Hoï An. Autrefois capitale du royaume cham, cette ville reçut marins portugais, missionnaires jésuites, migrants japonais et chinois. C’est ici qu’Alexandre de Rhodes latinisa la langue vietnamienne. Guerre civile et ensablement de la rivière Thu Bon expliquent que son port ait été supplanté par celui de Da Nang.

    

Dans le centre historique, classé au patrimoine mondial de l’Unesco et interdit aux véhicules à moteur, il y a foule pour admirer le pont japonais (1593), commencé l’année du singe et terminé l’année du chien, restauré grâce à un résident français :

    

et d’anciennes maisons de bourgeois et commerçants, mêlant harmonieusement architectures vietnamienne, chinoise et japonaise.

Maison de Tan Ky (début du XIXème) :

Temple Quang Dong (1885) :

Maison de Phung Hu’ng (1780) :

Dans chaque maison vietnamienne, l’autel des ancêtres a une place importante.

Maison-chapelle de la famille Tran (1802) :

Bon, je crois qu’un bon lit est le bienvenu ce soir.

Bises

Nha Trang

Le bus pour Nha Trang emprunte une route de montagne sinueuse et peu fréquentée. Nous traversons bientôt une petite ville avec une pagode, des maisons coloniales anciennes ou nouvelles car il semble que le style ait été conservé, un marché qui s’éveille, un petit lac… De nombreuses serres (où l’on cultive des fleurs) et des pinèdes aérées. Les lointains se cachent dans les brumes.

Un brouillard finit pas nous cerner, nous privant sans doute des vues les plus pittoresques : fugaces apparitions de pans de montagnes, quelques cascades entrevues, précipices insondables dans cette ouate, des fougères. Tout est très vert.

 

Courte pause après que les oreilles se soient débouchées dans la descente.

Le relief s’adoucit. Nous retrouvons des champs cultivés, des rizières, des bananiers, des palmiers et des habitations…

L’entrée dans Nha Trang n’est qu’un immense chantier d’immeubles. Notre hôtel est tout près du terminal du bus, dans une impasse tranquille du centre ville, à 5 minutes de la plage.

Première rencontre avec la Mer de l’Est : plage de 6 km que bordent des tours dont certaines sont encore en cours de construction. Le ciel est plus clément que sur les montagnes où les nuages persistent obstinément.

 

Nha Trang, entre la mer avec ses multiples îles et îlots et la montagne, s’est résolument tournée vers le tourisme. Un centre d’information où nous comptions trouver un plan de la ville, ne comporte que des documents en cyrillique, les restaurants affichent également des menus en cyrillique, ce qui témoigne de l’attention portée aux nombreux touristes russes.

Au nord, sur la berge de la rivière Caï, se trouvent les ruines du temple de Po Nagar.

Subsistent 4 des 8 tours érigées entre le VIIème et le XIIème siècle par les Chams venus d’Indonésie, que les Viets supplanteront. Initialement vouées au culte hindou, elles sont maintenant intégrées au culte bouddhiste.

  

Le mandapa, salle de méditation :

Dans le petit musée, lingam (symbole phallique) reposant sur un yuni (symbole féminin), que l’on trouve aussi dans les temples :

Déesse Uma dotée de 10 bras :

Bas-relief de femme chevauchant un éléphant :

Vue depuis le site sur le port de pêche et ses bateaux bleus :

Groupe de danseuses et de musiciens:

Nous rentrons en longeant la côte :

  

La tour Flower :

La pagode de Long Son (XIXème siècle), dédiée au Bouddha Sakyamuni, est dominée par un bouddha blanc assis sur une colline d’où l’on domine la ville et où des moines birmans se font photographier:

   

Visite au musée océanographique, les villas de Bao Daï à proximité étant maintenant fermées au public :

       

Vue sur le petit port (en particulier barque ronde typique) :

 

De retour dans le centre, nous faisons un petit crochet vers la cathédrale qui est loin d’attirer de fervents pratiquants comme on en voit dans les pagodes, d’autant plus que l’accès est fermé…

Petite pause fraîcheur dans un bar dominant la plage

 

en attendant l’ouverture du musée Yersin, créé dans l’enceinte de l’Institut Pasteur. Yersin, médecin, aventurier (expéditions parmi les tribus Moïes), scientifique éclectique, vécut et mourut à Nha Trang (qui n’était alors qu’une immense plage de sable blanc avec quelques paillotes de pêcheurs). Découvreur du bacille de la peste, il reste particulièrement respecté par les Vietnamiens, de même que Pasteur et Calmette.

 

Petite trempette:

Ce soir nous prenons le bus de nuit pour Hoï An (12 heures de trajet).

Bises

Dalat

De douces collines boisées font suite à la platitude puis le relief devient nettement plus accidenté et la température plus fraîche.

Un violent orage éclate, trempant les passagers déposés sur le trajet. Encore 2 heures de route avant Dalat : aurons-nous la chance d’échapper au déluge ?

Nous avons enfilé nos Kway, mais finalement nous bénéficions d’une éclaircie. La navette nous dépose devant notre hôtel où un charmant jeune homme nous alloue une chambre surclassée au 3ème étage.

Ce matin, grasse matinée jusqu’à 8 heures. Dalat, située à 1500 mètres d’altitude, est la station climatique la plus réputée du pays. Le temps reste incertain, ce qui nous dissuade de nous rendre dans les villages de montagne et au mont Lang Biang (2163 m) où il est probable que nous ne pourrions jouir de la vue. Nous décidons de nous assurer du lieu de départ de notre bus de demain et de faire un tour de ville, d’abord au marché où l’on trouve beaucoup de fraises, des mûres, des artichauts, des asperges, des champignons de souche (ce que l’on ne trouvait pas à Can Tho)…

    

mais aussi des fleurs:

 

La pagode Linh Son est la plus ancienne de la ville (1936-1940) :

 

Le temps menaçant nous ramène à l’hôtel juste à temps pour éviter la pluie. Nous nous décidons à repartir direction la cathédrale et la colline où l’on peut voir d’anciennes maisons coloniales.

  

Mais l’orage nous rattrape et nous contraint à nous abriter sous un arrêt de bus. Nous finissons par arrêter un taxi et nous faire conduire au palais d’été de Bao Dai, dernier empereur du Vietnam (de 1926 à 1945), que nous pourrons visiter à l’abri. Oeuvre d’architectes français et vietnamiens, de style moderniste, elle est restée telle que pendant son occupation par la famille royale.

Bureau:

Salle de réunion:

Salon:

Chambre de la reine:

Chambre des princesses:

Cuisine:

Jardins:

L’ancienne gare ferroviaire de Dalat, construite par les Français entre 1932 et 1936, a été fermée en 1970 en raison des attaques incessantes du Vietkong.

   

La pluie ayant cessé, nous rentrons au crépuscule en longeant le lac.

Bises

Le delta du Mékong

Nous ne sommes pas mécontents de quitter Saïgon, direction sud-ouest, par une très belle autoroute parmi champs cultivés régulièrement parsemés de tombes, rizières, palmiers, bananiers, manguiers…

Première halte à Cai Be et excursion en bateau vers le marché flottant (peu fréquenté toutefois le dimanche),

     

promenade dans les chenaux,

 

balade dans les vergers,

   

visite d’une sucrerie produisant caramels, popcorn de riz,

       

mais aussi liqueur de serpent :

  

La maison de Ba Kiet est une ancienne maison coloniale de 1838, bien restaurée.

  

Seconde halte à Sadec

 

pour un pèlerinage durassien à la maison de 1895 de l’amant Huynh Thuy Lé (qui était bleue à l’époque) :

   

Est-ce derrière les persiennes de l’intimité de cette chambre que l’on entendait si proches les bruits de la rue ?

L’école primaire Trung Vuong que sa mère dirigeait :

A proximité, la pagode Phuoc Hung Tu :

Quelques difficultés pour trouver l’hôtel à Can Tho, ce qui nous a fait craindre un nouvel imprévu. En allant manger, nous sommes passés devant ce temple que nous avons soupçonné être caodaïste :

Cheng, jeune étudiant en droit, nous accompagne le lendemain. Si le bateau est un moyen de locomotion incontournable dans cette région, nous n’avions pas encore essayé le scooter…

 

Le long des voies fluviales, panneaux publicitaires, stations services, parkings numérotés, maisons flottantes (ce qui leur permet de suivre les marées et de s’adapter à la saison des pluies):

  

Déchargement de sacs de riz:

Le marché flottant de Cai Rang est en fait un important marché de gros auquel viennent s’approvisionner les vendeurs avec leurs barques. De longues perches renseignent sur les produits vendus (pastèques, melons ananas, patates douces, carottes, oignons… La tradition s’est conservée de peindre des yeux rouges à l’avant des bateaux pour éloigner les crocodiles autrefois nombreux.

    n 

Les ananas sont vraiment succulents !

  

Barge lourdement chargée de sable:

 

Scierie (le bois vient du Cambodge où la déforestation est catastrophique depuis 13 ans):

Balade dans les canaux (palmiers d’eau, arbres à coton, pont de singe, jaquiers, manguiers, aréquiers, jacinthes d’eau permettant de maintenir la terre des berges…):

 

Fabrique de vermicelles de riz (l’utilisation de chiffons comme combustible provoque une fumée noire) :

 

Visite d’une plantation de cacaotiers (environ 2000 arbres) et fabrication artisanale de chocolat, créée par le père (d’origine malaisienne) du propriétaire actuel :

      

Fleur de bananier décoratif, manguier, ananassier, cherry:

   

Visite d’un pépiniériste :

Cadeaux traditionnels aux touristes :

Après une sieste permettant d’éviter les heures les plus chaudes, Fredo étant trop fatigué pour nous emmener au marché aux rats et aux serpents, nous optons pour un petit tour en ville.

Temples khmères :

  

Musée du tarot :

 

Statue d’Ho Chi Minh au bord du fleuve:

Ancienne prison où les français avaient commis des exactions :

Temple chinois :

Marché où nous trouvons plein de légumes inconnus :

  b   

mais aussi:

  

Les enfants, que diriez-vous d’un bouillon de crapauds pour ce soir ? à moins que vous ne préfériez une soupe aux pattes de poulet ?

 

En rentrant en fin de journée, beaucoup font leurs courses sans descendre de scooters…

Nous n’avons pas fait le choix d’aller dans les îles et demain long trajet en bus jusqu’à Dalat (11 heures).

Bises

Cu Chi et Tay Ninh

Excursion en voiture vers le nord d’Ho Chi Minh.

Cu Chi est l’une des régions du Vietnam qui a le plus souffert des bombes (larguées en particulier par les bombardiers B52 américains), des défoliants et du napalm. La piste Ho Chi Minh aboutissait non loin. Les villageois, encadrés par des officiers vietcong infiltrés, ont creusés manuellement 200 km d’étroits boyaux, étendant ainsi considérablement les tunnels creusés en 1940 par les maquisards vietminh en lutte contre les Français. Ces tunnels comportaient 3 niveaux, jusqu’à 7 m de profondeur, avec des trappes d’accès masquées, et une véritable ville souterraine permettant de survivre. Antoine a suivi à 4 pattes un boyau d’une cinquantaine de mètres (un peu élargi pour les besoins touristiques). Ma claustrophobie ne m’a pas permis de le suivre. Des femmes servaient d’agents de liaison, connaissant seulement un des accès d’entrée ou de sortie. Des pièges mortels (trappes basculantes et fosses avec pointes de bambou empoisonnées, piques se rabattant sur l’ennemi…). Face à l’énorme machine de guerre américaine, quelle ingéniosité! quelle détermination ! quel courage ! Et il ne fallait vraiment pas avoir un gros gabarit !

        

A Tay Ninh, nous avons assisté à la messe caodaïste dans la cathédrale-temple, sous l’œil de Dieu. Les hommes entrent par la droite, les femmes par la gauche. Le caodaïsme, né suite aux révélations faites à un fonctionnaire de Cochinchine, No Van Chieu, est une religion officielle depuis 1926. Elle se veut religion universelle : il n’existe qu’un seul dieu commun à toutes les religions. Sont donc vénérés Bouddha Sakyamuni, Confucius, Lao-tseu, Jésus-Christ, Mahomet, les esprits et les génies ainsi que certains personnages illustres, en particulier Victor Hugo représenté sur une fresque dans le porche d’entrée. Les dignitaires sont au premier rang, en rouge en bleu ou en jaune, suivant qu’ils appartiennent à la branche confucianiste, taoïste ou bouddhiste.

     

Le mont Ba Den (986 m) est une montagne sacrée, lieu de pèlerinage, près de la frontière cambodgienne. C’était aussi là qu’aboutissait au sud la piste Ho Chi Minh. Les pagodes sont bien différentes des pagodes birmanes et il n’est pas demandé de se déchausser.

     

Je crois que je ne pourrais jamais m’habituer à la circulation dans Ho Chi Minh… Quelques photos prises de notre véhicule en rentrant :

      

Ce soir samedi, notre rue est en « walking street » ; je crains que ce ne soit encore plus dantesque !

Bises